« Pleine de Grâce » par Grabiela Cabezon Camara traduit de l’espagnol par Guillaume Contré

lundi 17 oct 2022

Lirocafé à la Médiathèque du 12.10.22

 Festival S.A.L.S.A. 2022

 « Pleine de Grâce » par Grabiela Cabezon Camara traduit de l’espagnol par Guillaume Contré

 

Gabriela Cabezon Camara est née en Argentine en 1968. Journaliste et écrivaine très engagée pour défendre la cause des femmes, elle est cofondatrice du mouvement « Ni Una Menos » qui proteste contre le nombre important de féminicides en Argentine.

 Dans ce roman « Pleines de Grâce » elle nous raconte l’histoire de Quiïty, une journaliste qui va enquêter sur une travestie ayant renoncé à la prostitution après l’apparition de la Vierge Marie.

 En effet Cleopatra vit dans un bidon ville de Buenos Aires « la villa » où règne la violence, la prostitution et la mort qui intervient à tout moment mais aussi la fête, la débrouille, l’entraide et l’imagination pour survivre « la question c’est qu’au bidon ville on faisait tous la fête lorsqu’on ne mourrait pas » dit-elle et justement pour survivre sur la recommandation de la Vierge, par exemple, ils créent un bassin où grandissent des carpes plus ou moins volées, elles se reproduisent, mangent leurs déchets et occupent les enfants.

 Tout le monde prend très au sérieux les conseils de la vierge qui tentent d’adoucir un peu leur quotidien et de transformer leur bidon ville en une communauté autonome avec l’aide d’une armée de putes, de trafiquants et de voleurs ;

 CLEO « j’ai pleuré, pleuré, pleuré à grands cris et j’ai insulté la Vierge sur tous les tons, je lui ai dit les choses les plus horribles qui me sont passées par la tête « sainte-nitouche » a été  la plus douce, j’ai fini ensuite par dire des choses bien pires « grognasse » je lui ai dit, « traîtresse, fille de pute » je lui ai dit « pouffiasse violée par un pigeon ». Je l’ai traitée de tous les noms et il ne s’est rien passé, aucune nouvelle de la Vierge, elle n’est pas apparue et moi j’ai fini par me convaincre que tout ça n’avait été qu’un délire de ma part, qu’il n’y avait ni Vierge, ni Dieu, ni que dalle et que la seule chose qui restait, alors, c’était ce corps, le mien et comme tu le dis Qüity, celui des morts devenant vers et terre et photosynthèse et merde et néant »

 L’écriture est un peu « brutale » les mots employés parfois très « crus » et le style un peu « dérangeant » et toute cette violence me renvoient au livre que j’avais présenté l’année dernière « La Malas » « Les Vilaines » de Camilla Sosa Villada où il était question de transgenres, leur vie, leurs difficultés, la banalisation de la mort etc. et cela ne peut que nous questionner sur ce qui se passe en Argentine mais aussi partout dans le monde parfois tout près de chez nous.

 Reste une lueur d’espoir car dans ces vies de misère qui nous sont racontées il y a aussi de belles histoires d’amour, de solidarité, de richesse de coeur et d’imagination pour survivre.

 Hélène Capmas

 

publié le lundi 17 oct 2022

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